La réalisation de la liaison par les apprenants maltais de français langue étrangère

Abstract

Le but de cette étude est de déterminer le niveau de fluidité phonétique des apprenants maltais de français L2 lorsqu'ils réalisent des liaisons obligatoires, facultatives et interdites. La liaison est un aspect de la prononciation du français qui pose des difficultés aux apprenants étrangers pour diverses raisons : phénomène du phonétisme du français, il est variable selon les contextes où il faudrait ou non le réaliser, et concerne quelques consonnes à l’exclusion d’autres. Il est un phénomène qui dépend d’une longue liste de règles que les apprenants étrangers doivent apprendre et auxquels ils doivent s’habituer. Ceci pour pouvoir bien réaliser le phénomène selon les contextes où il devrait être obligatoire, facultatif ou interdit. Le choix de réaliser ou de ne pas réaliser les liaisons facultatives a des connotations stylistiques, et donc il faut aussi bien percevoir les éléments sociolinguistiques et de formalité qui marquent les diverses situations de communication. Nous cherchons dans cette étude à savoir s'il y a des difficultés lorsqu'il s'agit de réaliser les liaisons, et s'il y a une différence de maîtrise du phénomène de la liaison entre les lycéens et les étudiants universitaires en FLE à Malte. Après une revue de la littérature antérieure sur la réalisation de la liaison chez les apprenants étrangers de français L2, nous passerons à l'analyse d'un corpus de 31 enregistrements composé d'un ensemble de 8 questions, d'un ensemble de 30 phrases et d'un texte à lire tiré du corpus du Phonologie du Français Contemporain (PFC). Les conclusions de cette étude impliquent que les lycéens ne sont pas à l'aise à l’oral et ne maîtrisent pas suffisamment l'aspect phonétique des liaisons. Les étudiants universitaires font preuve d'une meilleure compréhension globale et d'une meilleure maîtrise. Une analyse plus poussée des questions de l’enquête montre que l’aspect de la prononciation et de la phonétique n'est pas suffisamment traité dans les classes maltaises de FLE, ce qui ne permet pas une compréhension précoce et ne laisse pas le temps à la fluidité de se construire au fil des années. Cette étude est donc une analyse quantitative, basée sur un corpus, d'un groupe d'étudiants maltais apprenant le français à deux niveaux différents.