Métaphores et langage du malheur dans ‘Voyage au bout de la nuit’ de Louis-Ferdinand Céline

Abstract

Dans les deux premiers chapitres, nous avons décidé d'examiner les métaphores du voyage et de la nuit respectivement, qui constituent les deux mots clés du titre du roman, et ainsi de l'œuvre entière. En ce qui concerne la troisième partie, elle se concentre plus sur le langage, grâce auquel Céline réussit encore à communiquer le malheur existentiel qui tracasse l'homme, mais en même temps à l'utiliser pour créer une sorte de solidarité entre tous ces miteux tout en leur accordant une voix qu'ils n'ont jamais eue auparavant. Le thème du voyage comme métaphore de la vie humaine est fort présent dans Voyage au bout de la nuit, et l'on peut même dégager le fond mythique implique dans le roman pour ensuite relever les parallélismes et les divergences entre les quêtes existentielles d'Ulysse et de Bardamu. Quoique Céline s'inspire de la mythologie grecque, il réussit très bien à l'intégrer dans son projet littéraire et à l’esprit de son temps. Le personnage principal du roman, Bardamu, est obsédé par l'idée de voyage et d'aller toujours jusqu'au bout des choses espérant trouver une vie meilleure et/ou une réponse aux dilemmes qui le pourchassent. Ilse rend compte que sa quête ne semble mener nulle part mais têtu qu'il est - aussi par une sorte de supériorité - décidé quand même à progresser. Nonobstant son obsession, il ne finit par rien trouver « au bout de la nuit », sinon le vide, l'inutilité d'une vie absurde. Car la « nuit » célinienne n'est rien d'autre que mort, misère, prison de l'âme et de la psyché, maladies, folie, solitude, néant.